Les échecs visuels… un jeu d’équipe!

Depuis que je suis entré au collège, je suis fasciné par le jeu, par la science, par l’ART des échecs… Et plus je vieillis, plus j’y trouve une source d’inspiration constante et plus je comprends la fascination que des générations de joueurs et de passionnés y trouvent depuis des millénaires.

Mais je ne suis pas là pour en faire l’apologie, d’autres le font bien mieux que moi ! J’aimerais vous parler d’autre chose en fait, et pas besoin pour vous de connaître les règles du « jeu des rois, le roi des jeux »…

Je ne vous cache pas que je suis un joueur très moyen en dépit du fait que j’aime « lire » les parties de certains grands joueurs à travers les siècles et comprendre ce qu’ils avaient derrière la tête car c’est bien tout un univers différent qui prend vie à chaque partie sur ces 64 cases.

Ce qui m’intéresse, ce sont les différents « niveaux de lecture » qui peuvent se cacher dans la mécanique statique (les règles) et la dynamique (les trois phases classiques et le mouvement, la danse des pièces) de ce « jeu »…

Comme je suis quelqu’un de très visuel, je cherchais depuis longtemps une modalité pour expliquer clairement les « lignes de force » ou les « lignes de menace » qui peuvent exister et qui varient constamment, à chaque coup en fait : la « position » se reconfigure et se sont autant de « micro parties » qui se déroulent au cours d’un seul match. Il faut évaluer les points forts et les faiblesses de son camp, de même que de l’autre côté de l’échiquier.

Les échecs ne sont pas qu’un affrontement entre deux esprits. En fait, si l’on se détache un peu de l’environnement, de la compétition, au réalise que ce sont deux « équipes » qui cherchent à atteindre le même but. Garry Kasparov a très bien expliqué dans son livre « La vie est une partie d’échecs » la richesse des enseignements échiquéens appliqués au monde de l’entreprise ou de la politique. Le titre original de son ouvrage en anglais est même plus fort : ce serait « Comment la vie imite les échecs » (how life imitates chess). Un peu provocateur, mais efficace !

Mais revenons à mon propos : tenter une visualisation des « lignes de force et de menace » sur un échiquier. Vous pouvez penser à ce point de ce texte qu’il est complètement délirant, non ? En tout cas, je vous propose la position ci-dessous… Pas évident de s’y retrouver…

Visual_Chess_BEFORE

Si vous voulez passer à autre chose, je ne vous en voudrai pas…

Mais bon, vous continuez à me lire. Merci !

Compte-tenu de la relative « complexité » des pièces, de leur « pouvoir » (elles se déplacent différemment), il me fallait nécessairement quelque chose de très simple.

Pour atteindre leur objectif, elles doivent « s’aider » entre elles, se soutenir, « s’assurer » comme dans une cordée qui escalade un massif montagneux : j’ai donc décidé de symboliser le soutien qu’elles se donnent avec une corde d’escalade, bleue, et la pièce bénéficiaire de cette aide arbore donc une sorte d’aura bleue, comme un bouclier qui la protège.

Les lignes de menace sont symbolisées par une flèche rouge partant de l’agresseur et une petite cible qui s’affiche sur la « proie ».

Visual_Chess_AFTER

Apparaissent ainsi clairement les lignes de force en bleu et les lignes de menace en rouge : si une pièce – théoriquement – a plus de lignes bleues que de rouges, elle est en « sécurité ». Reste cependant à en connaître la valeur : dans l’exemple présenté ici, il est clair que la reine blanche doit être « évacuée » au plus vite si c’est aux blancs de jouer (à moins qu’on ne tente de prendre la tour noire en haut et faire un échec au roi noir) !

Je n’ai pas voulu tout représenter, notamment les lignes de menace, mais vous pouvez rapidement voir que la « cordée » est conséquente chez les Noirs, et moins chez les Blancs… Du vrai « team building »!

Voilà, j’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir commis un tel article, et si vous avez eu le courage de le lire jusqu’au bout, je me déclare « échec et mat » !